Je me sens à nouveau seule. Tu m’avais appris à me sentir désirable, à lâcher mon corps, mes envies, mon esprit, à jouir des regards sur moi, mais je ne trouve que des insultes et des propositions de traitement. Ton regard me manque, tes bras me font défaut, j’ai besoin de sentir tes mains sur ma peau, de savoir que j’existe et que je ne suis pas qu’un jeu. N’y a-t-il que des males vertébrés de leurs seuls sexe pour ne pas trouver celui qui comprend que ce que je leur propose est un regard sur moi, un jeu à distance, une disposition de mon esprit puisque mon corps est à toi ? Tes congénères ne savent-ils pas jouer, comme tu me l’as appris, de leur corps et de leur esprit, sans vulgarité mais avec envie. Quand nous jouons ensemble, quand je veux me montrer, sur la masse, n’y a-t-il pas un pour comprendre que je ne suis ni une pute, ni une salope, ni même un objet mais juste une femme qui s’exprime ? Tu me manques mon amour, et malgré tous tes conseils, pas un ne m’a permis de vivre mes fantasmes. De notre première rencontre, de notre première nuit, de nos délires sexuels à ce que je vis sans toi, il y a un énorme décalage. Je fais bander les mecs, mais c’est toi qui m’a appris à en avoir envie et à le dire. Je cherche un fantasme, une histoire qui se construise dans le plaisir commun de la distance, ils ne pensent qu’à se vider sur moi. Des brutes qui n’ont pas même l’ombre d’un soupçon de respect pour celle qui les fait se branler. J’en ai marre des tordus. Ensemble, toi et moi, on sait combien « l’esprit conduit le corps à l’extase ». Si je sais, grâce à toi, combien je sais plaire aux hommes, je sais aujourd’hui que ce doit être en délicatesse, en subtilité, comme quand tu m’attaches et me caresses, comme lorsque tu me prends et te retiens, en suspens de mon plaisir. C’est un nouvel apprentissage pour moi. Je sais aujourd’hui quel amour intégral nous nous portons. La plupart de ceux qui viennent ici n’ont pas d’autre ambition que de se servir sans rien donner. J’étais venue offrir pour recevoir…